Dans la DISP de Lyon, les murs des prisons craquent sous la pression, les agents tombent comme des mouches et la magistrature continue de déverser des flots de décisions déconnectées de la réalité carcérale.


L’UISP FO Justice de Lyon tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme, à en perdre la voix.
Il n’y a plus rien à prouver, plus rien à démontrer : les chiffres suffisent à eux seuls pour illustrer le naufrage, mais derrière les chiffres, ce sont des vies, celles des agents pénitentiaires, en première ligne sacrifiées dans le silence, épuisés dans l’indifférence, broyés dans un système qui les laisse seuls !


À Lyon-Corbas et dans nos autres établissements , les coursives débordent, les cellules dégueulent de monde :
QMA Saint-Quentin 203% de taux d’occupation, Lyon Corbas 170%, Villefranche 149%, à Saint-Étienne 159%, à Riom 150%, Chambéry 216% , le Puy 265%, QMA Moulins 184%.


Ce n’est plus de la surpopulation, c’est de la maltraitance institutionnelle envers le personnel
Il n’y a plus d’espace, plus de sécurité, plus de respect des missions, mais la machine continue, alimentée par des décisions judiciaires aveugles, des juges qui libèrent un jour pour enfermer dix le lendemain, des magistrats qui empilent les peines comme des dossiers sur leurs bureaux climatisés pendant que nous, sur le terrain, on gère l’ingérable avec des effectifs réduits à peau de chagrin, des moyens inexistants et des promesses…


Qu’on ne vienne plus nous parler de dignité des conditions de détention tant que la dignité des personnels, tous corps, tous grades et toutes fonctions confondus, est piétinée chaque jour, qu’on ne vienne plus parler de réinsertion quand la sécurité la plus élémentaire n’est même plus assurée dans nos établissements.


La pénitentiaire est en train de crever à petit feu sous les ordres d’une République qui se voile la face et d’une magistrature qui joue les équilibristes de la morale, sans jamais mettre un pied dans le réel.
À force de condamner sans compter, on sacrifie les surveillants, à force de remplir les cellules sans penser aux conséquences, on déshumanise les détentions et on expose les agents à un climat violent.


Nous exigeons. Un désencombrement massif, immédiat ! Des transferts d’urgence ! Des solutions concrètes ! L’administration doit reprendre le contrôle ! La justice doit ouvrir les yeux ! Le personnel n’est pas une variable d’ajustement, on ne joue pas avec la santé, la sécurité, ni la vie des agents !
Ce n’est pas à nous de payer l’addition d’un système pénal devenu fou.


UISP – FO Justice LYON
Le 2 août 2025